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Homme hiver 06/07

Raf Simons
… à la Grande Arche de la Défense

Maturité : l’homme de Raf Simons s’est départi de son adolescence ombrageuse, tandis que Raf Simons le designer, fort du parcours d’une décennie à la tête de sa griffe éponyme, fait coup double en signant, à quelques jours d’écart, deux collections, dont une pour Jil Sander. Cette dernière ayant rompu, pour la deuxième fois, avec le groupe Prada qui avait racheté sa marque, c’est le designer belge qui a repris les rênes de la maison en tant que directeur artistique en mai 2005, et qui fera bientôt ses débuts à Milan dans le prêt-à-porter féminin.
Qu’il ait accepté de succéder à la pionnière allemande du minimalisme tombe sous le sens : Raf Simons travaille dans un esprit Cold Wave hérité des strictes proportions du Bauhaus. Aussi n’est-ce pas un hasard s’il a choisi de présenter son défilé dans l’un des rares haut-lieux parisiens de l’architecture moderniste, La Défense. Ses vêtements empruntent leur palette à celle des tours de verre, noir et gris injectés de blanc et d’argenté. Ses volumes, entre l’étriqué d’une chemise blanche à col étroit ou d’un pantalon et l’arrondi d’une doudoune glissée sous un pardessus en laine, le contraste entre l’éclair argenté d’un zip utilisé en motif sur un col cheminée, et la matité de la laine anthracite – le zip en spirale est repris sur les bottes – dessine une collection acérée et sans repentir, au sens artistique du terme, c’est-à-dire sans ratures.

Denyse Beaulieu

Photos Vincent Lappartient
Presse : Kuki de Salvertes/ Totem