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Femme Eté 2006

Yohji Yamamoto ... à l'imprimerie nationale XVe

Yohji Yamamoto…à l’Imprimerie Nationale du XVe arrondissement

L’univers dans lequel le plus onirique des créateurs japonais se plaît à nous faire plonger depuis son premier défilé à Paris (1981), est toujours d’une part un pur produit de son imagination - dépaysante, riche, renouvelable à l’infini - et d’autre part le fruit d’un travail sur la féminité, son enveloppe, son vêtement.

Au-delà de la complexité des superpositions, des torsions de tissus, des déconstructions, la pureté domine les silhouettes. Des crinolines modernes, parfois surdimensionnées, jouent le contraste. Cette extravagance quasi surréaliste fait de ses robes des contes des temps modernes, l’écrin idéal des muses lynchéennes qu’il invente aux allures de reines des dunes... Une quête d’intemporalité qui transcende celle de la « mode » en un déni avoué depuis ses débuts : « Dans les années 1980 je voulais vraiment détruire la mode. Plus tard j’ai souhaité construire des vêtements. » « Le corps n’est rien. Il change sans cesse, il vieillit à chaque moment, et on ne peut pas le contrôler, pas plus qu’on ne peut contrôler le temps… »

Une collection à laquelle tournure et touche couture propre à Yohji donnent cette inventivité débridée, ce manque de contraintes et de limites qui lui permettent paradoxalement la grande maîtrise qui fait toute la différence et la subtilité de son art.
« Depuis le début de ma carrière je m’attache à rechercher mon point de vue original. Simplicité, pureté… » Yohji Yamamoto

Mathilde Thunus

Photos : Marc Vonstein/Valeska Vanbeckevoort