Accueil

Défilés on line

Foto flash

Espace beauté

Portrait

Nouvelles boutiques

News
Retour News

Dress code

Le Journal

Contact

Newsletter

Dada fait de l’«anti-peinture », de l’«anti-écriture », de l’«anart-isme »
De retour à Berlin en 1917 Richard Huelsenbeck y sent un terrain favorable à la diffusion d’idées progressistes et révolutionnaires et en 1918 annonce la création du Club dada « Dada est un club créé à Berlin dans lequel vous pouvez rentrer sans obligation. Tout le monde est président »
En 1920, Berlin organise le Dada-Messe/foire internationale qui sera révolutionnaire et révèlera l’apport gigantesque des dadaïstes berlinois dans le domaine du collage, du photomontage et de l’assemblage. « Dada se tient du côté du prolétariat révolutionnaire » « Dada est politique » « A bas la morale bourgeoise » clament les affiches, illustration d’un « sous-officier allemand prussien à tête de cochon »
Dada va aussi contre le capitalisme du marché de l’Art, Hausmann prévoit la destruction de tous les assemblages présentés à l’issue d une exposition « A bas l’art » « dilettantes, révoltez-vous contre l’art » slogans placardés sur les murs de l’exposition « Dada Vorfrühling » à Cologne en 1920
L’écrit par les livres, les revues, les tracts, les affiches ou les correspondances tient une place essentielle. C’est en Russie que des artistes comme Maïakovski et Khlebnikov s’attaquent en 1910 à la langue ancienne. Volonté de créer un nouveau vocabulaire, mépris du bon goût et de la gloire, un ton violent est adopté, on parle de « dadaïsme russe » Le Zaoum « poésie transmentale » se disséminera à travers toute l’Europe.
Le langage est libéré, désentravé, ensauvagé, le but du dadaïsme étant de prendre verbalement le réel à partie. Jacques Doucet ami de Duchamp et Picabia créera la « Bibliothèque Jacques Doucet » en 1913 à Paris. C’est là que seront conservés tous les textes attenants au dadaïsme. Plus de cinq cent documents seront sélectionnés pour cette exposition.
Le son est composé par Gilles Grand en coproduction avec l’Ircam sur le fameux poème simultané de Tzara, Huelsenbeck et Janco écrit en 3 langues, Français Anglais et Allemand, interprété en 1916 avec un sifflet, une grosse caisse et une cliquette « l’Amiral cherche une maison à louer » est une création contemporaine dans cette exposition puisqu’elle utilise une technologie inédite la WFS (Wave field Synthesis ,synthèse de front d’ondes,) inventé par l’université de Delft au Pays-Bas début 1990 cette technique requiert un grand nombre de haut-parleurs placés sur une ligne , contrôlés indépendamment et utilisés simultanément.
Cette exposition multimédia dans le sens étymologique du terme nous permet non seulement de découvrir les trésors Dada, de comprendre les origines de nombreux courants artistiques contemporains, mais aussi de voir que l’esprit Dada s’adapte parfaitement à ce vaste échiquier qu’est l’Internet.
Mfb

Quelques pensées et citations Dada :
« souscrivez à Dada, le seul emprunt qui ne rapporte rien » Tristan Tzara Littérature N°17 1920
« Notre tête est ronde pour permettre à la pensée de changer de direction » Francis Picabia1922
« Ne respirez pas sans, au préalable, fait bouillir votre air » Erik Satie 391 N°18 juillet 1924
« Si vous voulez vivre longtemps, vivez vieux » E.Satie
« Bas les mots » Paul Eluard Proverbe N°3- 1920
« Parmi nos articles de quincaillerie paresseuse, nous recommandons un robinet qui s’arrête de couler quand on ne l’écoute pas »M.Duchamp
« Le luxe n’est pas un plaisir, mais le plaisir un luxe »Francis Picabia 1921

« Exposition Dada » du 5 octobre 2005 au 9 janvier 2006 au centre Georges Pompidou
DADA Catalogue de l’exposition, sous la direction de Laurent Le Bon, 1024 pages, 2000 illustrations, éditions du Centre Beaubourg 39,90€


 

 

News


L'exposition Dada au centre Georges Pompidou ... soutenue par PPR et Yves St Laurent

Après avoir apporté son soutien à l’exposition « les années Pop » en 2001 au centre Georges Pompidou, la maison Yves St Laurent continue à faire un pont entre la mode et l’art et se joint à PPR pour soutenir cette fois-ci l’un des mouvements artistiques internationaux les plus importants du XXe siècle.
Indéfinissable, le dadaïsme est plus une attitude, un esprit, qu’un corpus théorique.
Peu connu en France car méprisé par les surréalistes et André Breton qui en a pourtant été un acteur principal, c’est depuis 1966 que l’on avait pas vu une aussi grande exposition sur Dada.
Elle regroupe plus de mille œuvres de 50 artistes sur plus de 2000 m2.
Sculptures, photos, collages, photomontages et documents graphiques, enregistrements sonores et films, sont répartis dans une quarantaine de salles pour illustrer la période Dada de 1916 à 1924. Le parcours scénographique n’est pas d’aller d’un point à un autre, on peut aller dans plusieurs directions, comme sur un échiquier, jeu très pratiqué par les dadaïstes.
Ecoeurés par la première guerre mondiale qui génère l’horreur, des jeunes gens cultivés, ayant une véritable connaissance de l’art, vont s’emparer des nouveaux médias, de la nouvelle culture industrielle pour les soumettre à une critique cinglante. Alterner destruction et construction, faire table rase des conventions pour mieux construire, Dada est l’ouverture d’un chantier qui influencera les avant-gardes les + diverses.
Né dans ce contexte de tension internationale, Dada unit plusieurs pays (les Etats-Unis et les pays d’Europe ) dans un même esprit, au même moment. Les nouveaux moyens de communication de masse qu’offrent revues et tracts vont être un support fondamental sur lequel Dada va s’appuyer.
Le travail graphique réalisé à partir de collages et photomontages sur ces revues, doit assurer au mouvement un impact visuel très fort. Dada bouleverse les traditions typographiques, on parle de « révolution typographique » Pour K.Schitters « La typographie, dans certaines conditions, peut être un art »
En ce début de siècle, le public est beaucoup plus émerveillé par les découvertes technologiques et scientifiques que par les formes traditionnelles de l’art. Marcel Duchamp s’exclame devant Fernand Léger et Brancusi en 1912 au salon aéronautique de Paris « C’est fini la peinture. Qui peut faire mieux que cette hélice ? Dis, tu peux faire ça ? »
Réfugié avec Picabia aux Etats-Unis ou ils formeront « le groupe pré dada de New York » en 1915, Duchamp invente les « ready-mades » terme qu’il emprunte au prêt-à-porter de la mode qui l’utilise déjà depuis la fin du XIXe siècle. Son premier « tout fait » est une pelle à neige sur lequel il grave « In advance of the Broken Arm » et signe « d’après Marcel Duchamp » pour indiquer que l’œuvre non réalisée de ses mains est une opération intellectuelle associant des mots à un objet manufacturé. Les « ready-mades » constituent une véritable rupture dans l’histoire de l’art, désormais la réalisation, l’esthétique ne comptent plus, l’essentiel est l’idée. Outre Man Ray, les « ready-mades » influenceront le surréalisme, le néo-réalisme, le Pop art, l’art conceptuel, le Body art, Fluxus etc…

La stratégie du scandale fait aussi partie intégrante de Dada, le « Nu descendant un escalier » de Marcel Duchamp fait un pied de nez à l’académisme du nu couché, attentat au bon goût et à la pudeur, il sera rejeté par les cubistes en 1912 à Paris
La guerre amène des artistes réfugiés de toute l’Europe, en Suisse neutre et libre. En 1916 à Zurich, Hugo Ball poète et dramaturge allemand les regroupe dans un cabaret qu’il baptisera du nom du maître de la satyre « Cabaret Voltaire », dans l’intention d’en faire le théâtre de tous les excès. « Les idéaux culturels ou artistiques - pris comme programme de variété – c’est là notre façon de faire du Candide contre l’époque » H.ball
Les spectacles deviennent des performances, les masques inspirés des peuples d’Afrique ou d’Océanie confectionnés par Sophie Taeuber et Marcel Janco permettent de surmonter les inhibitions et de communiquer librement avec le public. Ce « centre de « l’art le plus nouveau » » définit par R.Huelsenbeck accueille poètes, musiciens, danseurs, peintres afin de créer « une œuvre d’art totale » H Ball. Jean Arp , Tristan Tzara Marcel Janco , Richard Huelsenbeck, Hemmy Hennings, chanteuse allemande et compagne de Ball formeront le noyau dur de Dada.