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Il se sert cette fois-ci de sa notoriété, organise des bed-in à l’occasion de sa lune de miel où toute la presse est conviée. Le premier en 1969 au Hilton d’Amsterdam, suivi d’un second à Montréal où il enregistre Give Peace a Chance. « Henry Ford Vendait ses voitures par la publicité. Je vends la paix, Yoko et moi ne sommes qu’une grosse campagne de publicité. Cela peut faire rire les gens, mais cela peut aussi les faire réfléchir. Vraiment, nous sommes M. et Mme La Paix »

En 1971 John Lennon enregistre en une semaine son deuxième album solo Imagine avec Yoko Ono et Phil Spector dans leur demeure de Tittenhurst. Une atmosphère surréaliste compose le film « Si l’on parvenait à imaginer un monde en paix, sans culte de la religion - pas sans religion, mais sans ce truc « mon Dieu est plus fort que le tien »- alors il pourrait exister » Imagine, a gardé intact son pouvoir de subversion dans l’Amérique de Georges Bush puisqu’interprété par Neil Young en hommage aux victimes du 11 septembre 2001, il se fait censurer.

En 1971, après leur huit-clos créatif à Tittenhurst, John et Yoko s’installent à New-York renouent avec Bob Dylan,fréquentent Jerry Rubin et Abbie Hoffman, (leaders gauchistes du Youth International Party et le Black Panther Party), s’engagent aussi pour la libération des femmes Woman is the Nigger of The World et participent à de nombreuses manifestations politiques. Au printemps 1972 John et Yoko enregistrent Some Time in New York City qui se fait l’écho de leurs engagements. Ils sont sommés de quitter le sol américain. En proie à l’administration Nixon et au FBI, il faudra quatre ans à John pour obtenir sa carte verte. Séparé de Yoko de 1973 à 1974, il se lie avec Ringo Star, Harry Nilsson (il publie son album Pussycats) et Keith Moon batteur des Who. Il participe à Young Americans de David Bowie avec lequel il compose le tube « Fame », enregistre les albums Walls and Bridges et Rock’n’Roll.
En 1975 John et Yoko se réinstallent dans l’appartement du Dakota Building à New York où il apprend qu’il va avoir un enfant. Avant-gardiste, il décide de devenir « père au foyer » dessine, fait des collages, écrit, voyage et travaille en 1978 sur un projet de comédie musicale The Ballad of John and Yoko. « La vie c’est ce qui arrive lorsqu’on est occupé à faire autre chose » confiait-il sur son dernier album publié en novembre 1980 Double Fantasy, qui fait alterner sur le mode autobiographique, ses chansons et celles de Yoko.

Dans Watching The Wheels qui évoque sa retraite de cinq ans (ou selon les rumeurs il prenait de l’héroïne) John dira « le plus difficile, c’est de se regarder soi-même. Il est plus facile, quand on se cache la tête dans le sable, de hurler « Révolution » ou « Power To The People »que de se regarder soi-même pour essayer de découvrir ce qui est vrai à l’intérieur et ce qui ne l’est pas »
Le 8 décembre 1980, un mois après avoir signé un impressionnant come-back médiatique, John se fait assassiner devant sa résidence du Dakota par un déséquilibré auquel il venait quelques heures auparavant de signer un autographe.
Raymond Depardon filmera la semaine suivante l’hommage de dix minutes rendu par des milliers de fans à Central Park.
« J’ai toujours rêvé d’écrire Alice au pays des merveilles. Je crois que j’ai encore cette ambition secrète. Et je crois que je le ferai quand je serai plus âgé » Rêve qu’il ne réalisera jamais, John Lennon qui se voulait être un homme au-delà d’un mythe, a fait de sa vie un happening permanent, icône et martyre, il laisse derrière lui une œuvre qui révolutionna toute l’histoire de la musique populaire internationale.

Troisième exposition consacrée à la scène rock, ( Jimi Hendrix Backstage en 2002 et Pink Floyd intersteller en 2003) John Lennon Unfinished Music a pu être organisé grâce à des prêts exceptionnels consentis par Yoko Ono Lennon. Le fil conducteur de la scénographie n’est pas d’en faire un mausolée mais un hommage vivant rendu à cet artiste majeur que l’on peut découvrir sous ses multiples facettes sur 900m2.
mfb

Du 20 octobre 2005 au 25 juin 2006
Commissariat : Emma Lavigne et Grazia Quaroni assistées d’Alice Martin
Contact Presse : Hamid Si Hamer hsiamer@cite-musique.fr
www.cité-musique.fr
Horaires d’ouverture : du mardi au samedi de 12h à 18h – le dimanche de 10h à 18h
Tarifs : Individuels 7€ Moins de 18 ans 3,5€

 

 

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John Lennon Unfinished Music

…à la Cité de la musique

Du 20 octobre 2005 au 25 juin 2006

En plein raid aérien, John Lennon voit le jour à Liverpool le 9 octobre 1940. Né d’un père inconnu et d’une mère artiste chanteuse, il se retrouve orphelin à l’age de 3 ans. C’est donc sa tante maternelle qui l’élèvera. Eduqué dans la tradition bourgeoise il change déjà les règles établies et se met à imaginer un monde en Technicolor dans son journal de bord le Daily Howl « je dois être un fou ou un génie »
« La guitare c est bien joli mais c’est pas comme ça que tu vas gagner ta vie »lui répète sa tante mimi.

A seize ans John Lennon est fasciné par Elvis Presley qui vient de sortir Love Me Tender, adore Bill Haley Rock Around The Clock et apprend son premier morceau à la guitare That’ll Be The Day de Buddy Holly. Il forme à 17 ans un groupe de skiffle (musique populaire jouée sur des instruments de fortune dont le chef de file est Lonnie Donegan, suivi par des pionniers du rock’n roll), les Quarry Men. Rejoint très vite par Paul Mc Cartney puis Georges Harrison, ils interprètent les tubes de Chuck Berry, Gene Vincent, Eddie Cochran.
1958 John a 18 ans, les Beatles entament leurs premiers concerts et sont deux ans plus tard le groupe phare du Mersey Beat de Liverpool. Ils deviennent très vite des bêtes de scènes, jouent dans des salles de plus en plus grandes en Angleterre et en 1964 aux Etats-Unis. Ils ne se produisent plus d’ailleurs que dans les stades du monde entier comme en 1965 le Shea Stadium de New York. Propulsés stars, demi dieux, ils inspirent la jeunesse à des délires, les concerts deviennent des rites d’initiation où cris, pleurs, états de transe, émeutes deviennent systématiques, c’est ce qu’on appelle la Beatlemania. John disait "les beatles sont plus important que jesus" car ils étaient trop adorés ou haïs, aux états-unis on brûlait leurs disques, on les insultait.
Harcelés par les fans, fatigués par les piètres conditions techniques des shows, ils feront leur dernier concert le 29 août 1966 au Candlestick Park de San Francisco devant des milliers de spectateurs.

« Il faut accepter de sacrément s’humilier pour être ce qu’étaient les Beatles. On finit par faire exactement ce qu’on ne veut pas faire avec des gens qu’on ne peut pas souffrir » dira-t-il.
La recherche musicale ne se fera plus qu’en studio d’enregistrement à partir de 1966.

Rubber Soul enregistré en 1965 en quatre pistes( aujourd’hui 180 ), dont la couverture -photographies anamorphées- est faite par Robert Freeman, les propulse chef de file de la nouvelle culture pop. La technologie du son qui est en pleine évolution (stéréophonie, expériences acoustiques, distorsion des bandes) leur permet des créations que ne permet pas la scène. Ils enregistrent en 1966 Revolver aux studios EMI d’Abbey Road, et confirment leur inventivité : effets psychédéliques des bandes passées à l’envers (Tomorow Never Knows) influence orientale, la pochette est dessinée par l’artiste Klaus Voormann, c’est la fin de la préhistoire du rock. C’est aussi en novembre que John Lennon fait une rencontre déterminante Yoko Ono - artiste japonaise liée au groupe Fluxus - pour son exposition Unfinished Paintings and objects à l’Indica Gallery de Londres. Elle l’initie à la contre-culture américaine, au cinéma de Jonas Mekas et de Andy Wharol, au free jazz et à la musique expérimentale de John Cage.

1967 est l’année de Sergeant Pepper’s Lonely Hearts’ Club Band , véritable chef d’œuvre, il est considéré comme un manifeste de liberté dans le monde entier (et notamment à Cuba) se fait censurer aux Etats-Unis à cause des allusions à la drogue Lucy in The Sky With Diamonds. La pochette réalisée par l’artiste Peter Blake illustre les musiques rocks, pop, indienne ou classique et lie les mots « populaire » et « art »
1970 les Beatles se séparent officiellement « Je ne crois pas dans les Beatles/ Je crois juste en moi / en Yoko et moi/ Voilà la réalité/ Que dire ? / Le rêve est terminé » confie John Lennon dans God.

Une nouvelle vie s’ouvre, c’est le temps de l’avant-garde, de l’art conceptuel, John et Yoko composent à quatre mains et deux voix deux albums expérimentaux Unfinished Music aux happenings radicaux et vidéos contemplatives.. C’est l’époque de la libération sexuelle, du tout est possible mais c’est aussi l’époque des tensions raciales (assassinat de Martin Luther King) de l’intensification de la guerre au Viet Nam. Depuis 1965 la contre-culture américaine, l’intelligentsia britannique se mobilisent pour dénoncer cette guerre ( Peter Brook avec sa pièce de théâtre US en 1966) John accepte un rôle dans How I Won The War (Comment j’ai gagné la guerre) de Richard Lester.
Il continue ce combat avec Yoko, « Give Peace a Chance, Power To The People » ses chansons deviennent des slogans, ses actes quotidiens, des manifestes.