Défilés on line Femme Eté 2006 Haider Ackermann Sublime, exquis, diaphane, hardi… La collection de Haider Ackermann, l’une des plus belles auxquelles nous ayons assisté cette saison, appelle des superlatifs mérités par la beauté onirique de sa présentation – une cabine altière et rêveuse, un jeu de lumières blanches rendues opalines par les bouffées de fumigènes sous les colonnades du jardin de l’Ecole de Médecine, auxquelles répondaient de longues capes en mousselines, traînées de cumulus teintées de couleurs d’aurore… Tenues de nomades des villes, dérivées des codes sport ou ethniques : tel short ajusté en veau velours lacé évoque à la fois le laçage des baskets et celui des corsets ; saroual, parkas et treillis s’assouplissent jusqu’à l’extrême féminité ; les sandales à patins « gladiateur » troquent leurs rubans contre des résilles de filet de pêcheur, repris par des leggings en macramé détraqué. Des araignées géantes semblent avoir tissé au dos d’un débardeur leurs toiles trempées dans l’encre de chine. Le coup de maître inattendu d’une longue robe teintée d’un rose d’aube naissante donne envie de voir le designer anversois développer son talent du drapé à grands traits nobles. Dans ce souffle aérien, seuls les tops et blousons rebrodés d’écaille de cuir semblent offrir un semblant de protection aux nymphes urbaines, délicatement voilées et dévoilées sans perdre un électron de leur force de mutantes.
Presse : Michèle Montagne
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