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Femme Eté 2006
Hermès
…à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts
Jean-Paul Gaultier s’ajuste au fil des saisons, avec une extrême
intelligence et une subtilité teintée d’humour (une
ombrelle à manche-cravache, un logo en « H » dans un
motif de dentelle Chantilly), à la tradition qui fait d’Hermès
l’une des dernières maisons de luxe purement françaises
: exquisément classique, non indexée aux caprices de la
mode. Gaultier va bien au-delà du jeu référentiel
sur les codes Hermès – le carré, le Kelly, l’orange
et le rouge « maison », la sellerie, les chapeaux Motsch qui
coiffent ses mannequins – en intégrant le vocabulaire de
la griffe à son propre savoir-faire, insurpassable, de tailleur
et de coloriste. A preuve : ces bruns châtaigne riches, presque
comestibles, tirant sur le bordeaux, qui exaltent le blanc ou l’orange
– personne ne réussit les marrons comme Gaultier. Ce dernier
parvient même à lier sa collection au travail de son prédécesseur
Martin Margiela, dans l’aisance dégagée imprimée
aux silhouettes. Comme pour souligner le point focal de son travail sur
le vêtement, les mythiques sacs Hermès se font d’une
grande discrétion : micro-Kelly, pochettes en soie assorties aux
tenues… La sellerie se résume aux ceintures, qui soulignent
avec panache de longues robes du soir de déesses grecques en plissé
soleil ou la taille nue d’un mannequin en bikini. C’est parfait.
Denyse Beaulieu
Photos : Vincent Lappartient
Presse : Ina Delcourt, Sophie Seibel-Traonouïl
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