Passé le porche, je franchi le perron de l’Hôtel Rotschild sous le regard des sphinx qui dorment. Dès l’entrée, deux femmes dansent un tango et une blue punkette moulée dans du latex déambule entre les journalistes qui attendent.
« C’est bon, on peut y aller ». La foule s’agite, pressée de descendre pour découvrir ce que nous a encore réservé, cette saison, Bernard Willhelm.
Dans la salle, une neige de polystyrène s’est répandue. Squelettes de parapluies et moustiquaires, sans bouger ni parler, de singuliers mâles au visage peint nous lancent des mots : « rocket ». En perfecto noir, un enfant joue avec sa peluche devant un mur où sont projetées une série de doigts psychédéliques qui dessinent
un coeur.
« This is it », « never too old ». Pour accompagner la berceuse « frère jacques », un magnifique black sonne la cloche.
« armed with the best ». Mirroir en main, Narcisse exhibe ses pectoreaux et se regarde tout naturellement. Partout des flèches et des bandes de signalisations délimitent un parcours et recouvrent les sweats, tout, même le corps. Quand au « Ken fashionistas », dans sa boîte, il se porte en collier.
» flash ». Un bodygard soulève le tule car monsieur Willhelm en personne donne une interview. On le filme. IL y a de l’ironie là dedans, de l’auto-dérision surtout. Sur un t-shirt, il dévoile des hommes qui s’adonnent, entre eux, à la luxure.
Parterre, en photographies, les mannequins présents se font marcher dessus. Soudain le polystyrène claque. Au milieu de cette agitation, sous une fourrure, un bad boy entièrement tatoué enfourche, en silence, un vélo avant de partir.
Benoit Foucher
Photos Solène François
Presse Kuki de Salvertes – Sébastien de Brito / Totem