Porter la croix du Christ (et lui avec) à ses manches ? Briquer le museau argenté d’une tête de cochon en le frottant contre le revers de sa chemise pour s’assurer de chanceux lendemains ? Crier son amour pour sa génitrice du bout de ses poignets ? Avec Anton Heunis, les boutons de manchettes sortent du classicisme chic pour devenir un jeu.
En trente modèles, en argent façonné à la main, ce Sud-africain, qui a travaillé comme orfèvre et vit à Madrid, montre qu’il sait manier l’art de la dérision avec une subtilité nourrie.
Il détourne les clichés et tord(ture) les emblèmes traditionnels. Résultat : les crânes mortuaires se parent d’oreilles cartoonesques. Et les médailles chinées aux puces viennent boxer leurs revers sur des manchettes pas manchotes.
De vrais petits trésors pour dandys qui se dorlotent.
Florence Le Méhauté.
Photos : FLM
Tranoï – Hommes automne-hiver 2008