Six heures moins le quart. Vous jetez un œil sur le carton d’invitation. 40 rue de Richelieu. C’est bien là : la maison de Molière. Vous entrez. Un escalier en bois vous emmène jusqu’au premier étage. Parquet, murs blancs, et une enfilade de petits salons. Il y a une chaise qui vous attend quelque part… Ah ! La voilà ! Ca y est, vous êtes installé(e). Il ne vous reste plus qu’à battre des cils, et le défilé pourra commencer.
Zut ! Ca ne marche pas ! Il va falloir attendre…
Quelques battements de cils plus tard… elle apparaît sur le pas de la porte. Le regard tranquille, elle se promène, les mains cachées tout au fond des « poches-oreilles » de sa robe en faille de coton. Le son d’un violoncelle, tout là-bas dans une autre pièce, vient habiller le grand appartement. Pendant ce temps, les vestales d’Adeline André se laissent observer dans leurs timides flâneries… Nuage, brume, nuit, bleu offshore, lait, genêt… La créatrice taille ses vêtements dans des métaphores colorées. D’un bloc de couleur, elle fait jaillir des robes et des manteaux, formidables de simplicité et de retenue.
Bien loin des shows démesurés : l’é-pure. Un trait, une ligne parfaite.
Hadrien Gonzales
Photos Julien Mignot