Tiens ! Francisco van Benthum présente dans la salle mythique Erard. On pense à Litz et à Chopin, ma curiosité est en alerte.
19h, 13 rue du mail. Déjà quelques dégaines affirmées posent pour la photo ou lézardent au soleil. Pourtant l’heure n’est pas au farniente, les portes viennent de s’ouvrir. A l’intérieur, le plafond arbore encore un ravissant ciel nuageux et les patines n’ont pas bougé, c’est dans son jus. Partout des miroirs, le temps s’est figé.
Au rythme des battements électroniques, cheveux plaqués sur le côté et sandales aux pieds, de courageux gamins s’avancent. Une fine ceinture souligne la taille du trench, la féminise. Sous de légères tuniques, la cravate s’ajuste, les sages cols de chemise se relèvent et les pantalons cigarette se froissent. Tandis que les vestes n’ont pour seule fermeture qu’une épingle à nourrice, tout simplement. L’élégance se décontracte et les sobres volumes rigoureux révèlent le raffinement des soies, des lins enduits et la délicatesse des popelines Suisse, sans oublier le surpiqué main.
Chez Francisco van Benthum on s’apprête.
Puis, calmement, les petits gars se sont éclipsés, braves à la démarche distinguée.
Benoit Foucher
Photos Natalia Ivanova
Presse Jean François Soler Stationservice