Depuis le porche j’observe le mouvement oscillatoire des journalistes qui s’agitent, les portes viennent d’ouvrir. Pas question d’attendre. Une fois à l’intérieur, après avoir descendu l’escalier, je traverse un couloir pris d’assaut par des mannequins occupés à répondre aux télévisions des quatres coins du monde. Enfin, toute de métal vêtu, la black room des Métallos s’offre à moi. Calmement, en flots continus, les pointus prennent place. Tradition oblige, libérés de leur fourrure, certains affichent les meilleures pièces Juun J.
Dans l’obscurité, les cris de sombres oiseaux nocturnes retentissent. Soudain la lumière jaillit. Lunettes noires sur le nez, porte document attaché aux poignées, des working boys pressent le pas à vive allure. Pour la forme, cravate et chemise blanche. Pour le reste, rien de vraiment classique. Amples pantalons à pinces décontractés et denim froissé sur le cuir. Quand aux cols des pulls, ils s’affublent, d’une écharpe. Montés en miroirs, les manteaux se doublent en ourlet. D’autres zippés aux emmanchures laissent les manches se poser sur des bras gantés.
Ici le traditionnel vestiaire masculin est revisité. Sans cesse, au travers des diverses recherches de patronage, Juun J recouvre avec modernité le corps de l’homme.
Benoit Foucher
Photos Louis Canadas
Presse Kuki de Salvertes – Sébastien de Brito / Totem