Aganovich

« I owe the discovery of Uqbar to the conjunction of a mirror and an encyclopedia. »

Jorge Luis Borges

Aganovich nous reçoit dans les sous-sols du Palais de Tokyo, où le réalisateur Amos Gitaï juxtapose des sons et des images extraites de ses films pour créer ainsi une expérience émotionnelle entre réalité et fiction.
Là même où était stockés les biens juifs spoliés, parlant d’une histoire collective, « ces traces » nous poussent à réfléchir sur la transmission et les xénophobies. La citation de Borges aurait du me mettre la puce à l’oreille, il ne peut point y avoir de coïncidence : bienvenue à Uqbar.

Dans l’immensité de ce « chantier », un mur se dresse. Déjà le long de la piste montée sur tréteaux, un bon nombre de journalistes patientent projetés sur la paroi en ombres chinoises. Le vent souffle. Soudain une flûte raisonne, les beats surgissent et se mélangent aux sonorités d’une boîte à musique, avant que le thème introductif de « Tubular Bells » se déchaine.

Bottées de cuir blanc, d’énigmatiques uqbariennes défilent, se posent devant nous et repartent pour faire la place à d’autres.
Des demi vestes, jupes voir des gilets se ferment à la taille par une fine bride et mettent en valeur les découpes en une variation de bleus, du plus pâle jusqu’au sombre, couleur de nuit.

Du pur Aganovich qui, de découpes en empiècements, tisse autour de la femme, un monde fait de poésies.

Photos Julie Badin

Presse People’s revolution

Femme Automne 2011 Hiver 2012