En s’immergeant dans l’ambiance underground du Yoyo aux murs teintés de graphs, c’est avec surprise que l’on découvre la sobriété de la mise en scène. Pas de jeux de lumière, si ce n’est un blanc transperçant qui ne disparaîtra pas tout le long du défilé.
Un ronronnement grandissant petit à petit, où s’entremêle quelque chose de bestial et mécanique à la fois nous inquiète. Ce bruit inquiétant se mue en respiration.
Ça commence.
D’une démarche lourde arrivent les premiers hommes, cheveux mouillés, portant un masque d’écailles, où l’univers marin se mêle à une sorte de technologie future.
Un jeu de superposition de couleurs neutres, gris, noir, blanc. On aperçoit des parkas asymétriques à sangles aux nombreuses poches, de longs manteaux aux empiècements en cuir, des pantalons sarouels zippés sur les cotés.
Et là, le bleu. Un bleu clinquant, électrique. Soudainement, on comprend que cette industrie est orchestrée depuis le début. Une sorte de sidérurgie du futur, où le bleu Klein aux nuances turquoise illumine une salopette et une combinaison de cuir enduit, une veste-sac à dos, et ce même manteau à sangles. Le tout, au volume minutieusement dosé sur des silhouettes élancées.
On ressort révolutionné par cette entreprise moderne, pour retourner à la nôtre.
Alec Zaïtchik
Photos Ksenia Usacheva
Presse Sylvie Grumbach – Jérôme Momenteau : 2e Bureau