C’est dans l’ambiance ecclésiastique du Couvent des Cordeliers que se déroulera le défilé, une sorte d’allusion à l’inspiration divine de la collection baptisée Sephirot.
Sous quelques néons qui virent du blanc au bleu, le public s’impatiente.
Tout s’éteint, nous sommes prêt à contempler.
Transportés dès le départ par un rituel d’initiation aux allures de tribus africaines, ce désir d’appartenance ne nous quittera pas tout le long de la présentation, constamment rappelé par ce bruit psychédélique évoquant le grondement d’une corne, se muant en sifflement de serpents, ou en cris sauvages.
Le contraste étonne lorsque l’on découvre un jeu de volume éminemment poétique, avec un minutieux travail de drapé et d’asymétrie, aussi bien sur les pantalons sarouels, les nombreuses tuniques longues constamment revisitées, et les capes, rappelant cette allure divine.
Le jeu minutieux des matières tant sur une Bomber allégée associée à un sarouel noir d’un cuir enduit, que cette veste blanche en organza, nous démontre ce contraste brut, accentué par l’accessoire, des cornes de bois portées autour du cou, en tant que bracelet ou bague.
Ce soir le divin rencontre la faune naturelle, et nous jouons le rôle de l’initié.
Alec Zaïtchik
Photos ksenia Usacheva
Presse Kuki de Salvertes – Sébastien de Brito / Totem