Né à Tokyo, Yuima Nakasato a grandit avec un père sculpteur et une mère joaillière. Une enfance baignée dans un univers artistique, d’art moderne, de matières et de travail à la main.
Pour sa formation, il choisit l’Europe, une des écoles les plus prestigieuses: l’Académie Royale de l’Ecole des Beaux-Arts d’Anvers et en ressort diplômé à l’âge de 23 ans. Des interventions de prestige avec quelques stars de l’image et de la musique, une collaboration avec un industriel 3D, une expérience dans le cinéma avec Lupin the Third dont il est le directeur artistique des costumes.
2015, Yuima a 30 ans et le voici prêt à lancer sa marque qui est très vite sur le calendrier de la Haute Couture à Paris.
Ce soir, l’attente se fait très longue, la fusée Yuima Nakasato doit finir quelques derniers contrôles.
Une musique sous-marine retentit, le premier modèle apparaît en cosmonaute… version Haute Couture ! Avec une combinaison blanche assemblée de panneaux rivés entre eux…
Puis, le son gracieux d’un violon nous envoie un autre modèle avec la même technique mais en robe blanche, avec une silhouette New Look.
Des conversations interplanétaires se font entendre pendant que les modèles viennent nous présenter une mode envisageable, robe trapèze, grande cape, pantalons rivés.
S’il est inspiré des premiers pas sur la lune d’Amstrong ainsi que « 2001 L’Odyssée de l’espace » de Kubricks, Yuima Nakasato adopte néanmoins une attitude éco-responsable.
Car pour réaliser son rêve, Yuima Nakasato fait une collaboration avec l’Agence d’Exploration Aérospatiale de Tokyo, qui lui fait prendre conscience de l’importance d’un système diversifié recyclable afin de maintenir à long terme des ressources limitées dans l’espace.
Il choisit donc des matières qui, à la base, protègent l’homme comme les air-bags ou les parachutes. Après les avoir démantelées, il les fait reconstruire par une fabrication numérique et artisanale. Le résultat ? Un tissu innovant avec une matière très travaillée à la main.
Sa technique? Le « Boro ». Une technique japonaise ancestrale qui consiste à restaurer, repriser des tissus pendant des générations. Pour la construction du vêtement, Yuima Nakasato s’appuie sur la structure extérieure d’un vaisseau spatial.
Une démarche complexe mais une très belle manière de dépolluer le plastique… ce nouveau continent.
Alors Prêts à décoller cet été ?
Photos Ksenia Usacheva