Troisième présentation parisienne de Peachoo Datwani et Roy Krejberg – elle, Indienne, auparavant designer de textiles, d’ameublement et d’objets pour la maison ; lui, Danois, ex-assistant, puis directeur artistique de Kenzo Homme. Le duo, malgré de longues années d’expérience, ne redoute pas de s’aventurer dans des voies expérimentales où l’on rencontre plus souvent de jeunes designers.
Volumes bousculés des vestes boutonnées dimanche avec… jeudi (au moins), bouillonnements de mouton retourné rasé ou de tweed chiné artisanal, manteaux de « singe » blond ou noir à col-minerve qui frôle la barbe, dégoulinade d’écharpes en dreadlocks de laine géant – sont-ce des écharpes, des châles, des jupes, des plastrons ? Le vocabulaire défaille à décrire ces pièces foisonnantes, superpositions asymétriques qui débordent et engoncent la silhouette dans un tourbillon textile.
Malgré cela, ces modèles, noirs pour la plupart, déchirés par l’éclat de perles et de pampilles en jais, éclairés par des plastrons de paillettes cuivre patiné ou des fils argentés tissés dans la laine, démontrent une maîtrise assez impressionnante des volumes. Opulence un peu destroy : c’est chic et généreux.
Denyse Beaulieu
Photos Billie Bernard
Presse Michèle Montagne