Ambiance contemporaine pour le défilé Bless, dans un entrepôt de la rue Max Dormoy. De grandes traverses métalliques fusent dans l’espace au-dessus de nos têtes. Les observateurs s’amassent autour de deux voitures habillées de feutre grisâtre pour l’une, multicolore pour l’autre.
19h40, les lumières s’allument, un cycliste barbu et silencieux slalome dans la salle, avec une furieuse et apparente envie de se marrer. Les mannequins commencent à déferler par deux escaliers, jusqu’au milieu des gens. Bless, habitués des extravagances visuelles, ont armé leurs modèles d’accessoires : toutes sortes de bolides téléguidés arpentent le bitume de l’entrepôt, sous l’œil des mannequins qui s’arrêtent régulièrement pour prendre la pose.
Si la tendance majeure est aux allures monochromes, d’improbables coupes et teintes viennent casser le rythme : vestes amples aux pans multicolores, pantalons rapiécés, grandes poches. Pas d’influence classique à venir chercher ici, on ne se prend pas au sérieux.
L’accessoire est un acteur à part entière : lunettes, sacs en tissus lourds, et que dire des visages ! Barbe et bouclettes sont de rigueur chez les hommes. Un ensemble virtuose, en forme de revival hippie ou de manifeste furieusement futuriste et coloré, selon l’humeur.
Clément Sirdey
Photos Jeremy Mathur
Presse Pressing