Fidèle à son appréhension du vêtement, la Maison Martin Margiela présente une collection artisanale indéniablement réussie, et dans la présentation, et dans la ligne.
Devant un fond noir photo se succèdent des mannequins couverts des pieds à la tête d’une combinaison jersey neutre. Les vêtements présentés sont ainsi censés être les seuls ressortissants de la mise en scène et, pourtant, même les silhouettes opaques sont belles.
La récupération d’objets comme source de création atteint ici son apogée. Fruits d’un important travail à la main, les pièces atteignent un niveau de préciosité contraire aux matériaux à partir desquels elles sont faites. Des boutons divers composent de par leur choix et disposition un oeil ou une bouche.
Quatre parapluies se métamorphosent en une veste, une fois desossés et associés. Des ballons de foot démantibulés viennent parer une veste de cuir. Un T-shirt découpé est ennobli par un travail de nouage. Des élastiques variés tressés entre eux composent une veste aux épaules si caractéristiques.
Un « top boule disco » recouvert de petits miroirs reflète quant à lui chaque rayon de lumière qui le rencontre. Un filet de pêche drapé se métamorphose en robe longue. Des cotillons peints à l’encre de chine sont tissés pour former une cape so couture.
Dix créations étonnantes, ludiques, et surtout sublimes qui nous font oublier de quoi elles se composent. Et, surtout, qui donnent envie d’être portées.
cdm
photos: Diane Chaudouet
