Rick Owens Hiver 2021
Il fait toujours parti des shows les plus attendus où l’excentricité est de mise non seulement sur le podium mais aussi dans la salle. Cette fois-ci Rick amène son public à l’intérieur du Palais de Tokyo pour célébrer David Bowie. Un artiste qui a fait de sa garde robe une véritable œuvre d’art liée à son identité musicale. Un artiste unique qui n’a pas été inspiré par la mode mais qui inspire la Mode.
Si Alexander Mac Queen, Heidi Slimane, Thierry Mugler pour ne citer qu’eux, ont eu la chance de l’habiller, ce sont tous les grands designers qui sont inspirés par l’extravagance et l’élégance de David Bowie. D’ailleurs qui n’est pas inspiré par Bowie?
Pour Rick Owens ce sera la pochette de l’album « Diamonds Dogs » qui sera sa première révélation lorsqu’il la découvre dans sa petite ville. Le glamour monstrueux de cette pochette le met mal à l’aise au début jusqu’à ressentir un autre sentiment d’appartenance. Il prend conscience qu’il y avait une place pour lui dans le monde.
Culture vamp ou androgyne gay, paillettes glam rock ou glamour de l’âge d’or hollywoodien, esthétique de Kubrick, ce sont les multiples facettes de Bowie que Rick explore. Et c’est d’ailleurs à travers l’album culte de 1972 Ziggy Stardust, « un alien qui doit propager l’amour » qu’il va tricoter sa collection d’hiver prochain.
Tandis que la glace se transforme en fumée sur la piste, les premiers modèles portent la combinaison mythique d’ Aladdin Sane. Asymétrique, une jambe pantalon et l’autre en short elle est proposée en cachemire. Parfois dénudée sur une épaule ou bien drapée sur le buste.
Les parkas doudoune sont protégées par un trench translucide. Les grands manteaux sont soit cintrés ou avec une carrure très large. Le costume de rockeur est finement brodé de fils jaunes et porté sur un tee-shirt aux mêmes broderies.
Des pantalons oversize mais aussi motard très fuselé, façon futuriste et organique. Magnifique dans des couleurs fortes, bleu porté avec une veste jaune orangé aux épaules pagode.
L’hommage que Rick fait à Bowie est aussi un hommage au grand designer Kansai Yamamoto. Qui a été le premier designer a avoir collaboré avec l’artiste lors de sa tournée Ziggy Stardust/Aladdin Sane (1972-1973). Des costumes fous, inspirés du Kabuki et devenus cultes aujourd’hui dans l’histoire du rock. Les jeux de rayures en décalé sont déclinés en redingote, veste ou combinaison.
Pour les chaussures, bien sur du talon compensé que portait la rock star mais en plexis et toujours une collaboration avec Veja, le leader du sneaker responsable.
Bowie forever du masculin au féminin, nerveux, fragile et beau. Selon Rick Owens.
mfb
Photos Vincent Lappartient
Rick Owens Hiver 2021
