Remarquée pour son premier défilé en 2004 par les coupes 3D qu’elle utilisait pour galber ses volumes, Stéphanie Coudert avait depuis disparu de la scène parisienne. Et pourtant, devenue couturière personnelle d’une clientèle privée depuis sa boutique à Belleville, elle n’a pas cessé de développer son amour pour la couture, bien au contraire. Ces années de travail l’amènent à une rencontre. Celle de son partenaire en Janvier 2014.
Nous sommes le premier jour de la Haute Couture et c’est à l’Hôtel Salomon de Rothschild que les initiés s’empressent de venir redécouvrir cette talentueuse personne.
Le son d’un banjo résonne dans les différents salons, une musique arabisante se précise, le premier modèle arrive en toque, blouson au col de fourrure, jupe droite ceinturée à la taille et escarpins hauts. Sublime.
Tandis que les modèles sillonnent les salons sur Ah Ya Belaredj / René Perez et la voix d’une nouvelle chanteuse très parisienne, on distingue des silhouettes esprit année 50 aux volumes sculptés par-ci par-là. Le buste est étroit alors que les manches sont voluptueuses, de nouvelles et très belles proportions dans des matières de luxe.
Un grand manteau tartan vert et noir ceinturé, une robe néoprène sculpté deux plis devant avec un harnachement qui marque le creux des reins tout en subtilité. Inattendu aussi sa manière d’enrubanner l’épaule d’une très belle robe en tulle noir sur jersey vert. Du contraste pour les mailles épaisses et rustiques qui viennent se poser sur des looks très sophistiqués.
Formée aux Arts déco et à l’IFM cette ex lauréate d’Hyères (1999) à la sensibilité d’une danseuse, nous fait rappeler une certaine Mme Grès qui sculptait directement le vêtement sur le corps.
Si elle revendique de cultiver l’élégance française, Stéphanie Coudert c’est un brin exotique, un brin sauvage et épuré. Follement parisien.
Ce sont d’ailleurs de longs applaudissements qui embrassent cette talentueuse couturière. Oui, ça fait vraiment du bien de revoir Stéphanie Coudert.
Mfb
Photos Ranadeva Singh
Presse Sylvie Grumbach / 2e Bureau
