De surprise en surprise. La porte d’entrée de l’immeuble s’ouvre sur un patio verdoyant, immunisé contre les vrombissements de la rue de Charonne. Quelques marches à avaler et la porte de l’appartement-atelier de Frédéric Baldo se déploie sur un intérieur méticuleusement rangé, sobrement mais soigneusement décoré. Presque trop impeccable…
Direction le salon d’essayage : une grande pièce lumineuse où trône un mannequin enrubanné. Quelques têtes de mort, çà et là, une horloge en forme de cercueil rappellent les penchants du jeune créateur, vêtu d’un T-shirt floqué d’un crâne à la crête punk, pour une certaine esthétique gothique, « moins noire, plus irréelle, plus fantasmagorique » que l’adjectif pourrait le laisser suggérer.
C’est ici, sous son imposante lampe-corolle en fibres de gaze recouvertes de silicone laiteuse, que vous pourrez vous glisser dans l’une de ses robes « désarchitecturées ». Des fourreaux de rubans de viscose, ingénieusement lacés, tissés et crochetés.
Des filets de lin et tricots de peau alvéolés, prolongés de filaments qui semblent danser le long des bras, de la taille et des hanches. Le noir se grise, le rouge s’électrise et le vert se décline sur tous les tons.
Plus que des vêtements, Frédéric Baldo réalise des « attitudes » qui épousent les formes et se portent à fleur de peau ou superposés à d’autres tissus. « Je conçois mes créations commes des sculptures qui révèlent un peu de la personnalité de mes clientes », commente le maître des lieux, déjà adopté par Asia Argento, Sue de Pravda et Britney Spears (cherchez l’erreur).
Depuis sept ans, il prend un malin plaisir à s’emmêler les fils. Et à filer les métaphores d’une garde-robe féminine prête à enfiler.
Florence Le Méhauté.
Frédéric Baldo. frederic.baldo@wanadoo.fr. 01 43 42 00 91.
Délai de confection : deux à trois semaines.
