Damir Doma

Archanges, Chérubins, Séraphins, Anges-gardiens… La mythologie chrétienne a rempli le ciel de ce genre de créatures. Un jour, un certain Lucifer – « porteur de Lumière » –, se serait illustré en voulant briller plus fort que son créateur. Chatié, il entraina dans sa chute une armée d’anges déchus…

C’est odieux. C’est divin.

Dans le somptueux jardin de l’ambassade de Roumanie peuplé ça et là de drapés en ronde-bosse, le jeune créateur d’origine croate, nous raconte le monde selon ce récit génésiaque.

Blanc. Statues de chair faisant écho aux statues de pierres, les soieries se superposent et s’enchevêtrent autour du cou de ces mannequins aux visages d’icones religieuses, humblement voilés ou coiffés d’un fichu.

Noir. Au diable l’angélisme ! La liberté n’est pas dans le sein de Dieu. Damir Doma ne craint pas l’antithèse du « sarouel slim ». Le Caravage peignait à ses anges des ailes enténébrées. A l’instar du peintre castrat, loin du conformisme, des règles et des codes sacro-saints, c’est de khôl que l’artiste revêt la plupart de ses modèles.

L’un d’entre eux approche. Sous le voile, un visage troublant. Serait-ce une femme ?

Le sempiternel débat sur le sexe des anges… ce sera pour une autre fois !

Hadrien Gonzales

Photos Diane Chaudouet

Presse Kuki de salvertes/ Sébastien de Brito – Totem

Homme Printemps Eté 2009