Après une première présentation parisienne toute en noir la saison dernière, Tatsuko Horikawa injecte sa palette de rouge sang pour habiller ses errants vaguement vampiriques.
Jambes gainées de pantalons de combat dotés de bretelles à poches molles comme de vagues excroissances, poitrine dénudée par des tricots échancrés… Les matières sont meurtries : cuirs gantier grattés et rongés par endroits, mailles distendues, effrangées, filées.
L’identité sexuelle subit de la même façon une érosion subtile (la collection printemps-été 2009 présentait d’ailleurs un soutien-gorge masculin) dans le dénudement des chairs et ces pulls qui jouent les minirobes… C’est dans un monde post-nucléaire que déambulent ces Mad Max désarmés : le nom de la deuxième marque lancée par Tatsuko Horikawa en 1997, « Nuke », évoquait déjà le fantôme qui hante forcément le Japon martyrisé par Hiroshima.
Pour le designer, issu du monde de l’art, Julius n’est pas seulement une marque de vêtement, mais un concept, une réflexion sur la société. C’est grave, élégant, subtilement érotique.
Denyse Beaulieu
Photos Gilles Danger
Presse Kuki de Salvertes – Sébastien de Brito / Totem
