Songzio

La nuit, noire.

Un moment, une couleur, et les convenances sont chamboulées. Est-ce que c’est à cause de sa simplicité, de sa profondeur ? « Noir » : un sésame, un prétexte à toutes les audaces.

C’était à la fin des années 30. L’époque où les silhouettes avaient pris l’habitude de se perdre dans des ruelles enténébrées. Echappées nocturnes. Le long des trottoirs, les ombres se distendaient, se frôlaient sans un bruit, méconnaissables, du haut de leurs longues jambes tentaculaires. Elégantes et sobres. Pantalons larges, taille haute, et pulls détricotée rivés sur le buste, Songzio est un nostalgique. Il rompt l’équilibre classique et taille dans des proportions inattendues. De temps en temps, c’est une entaille. Un col, une emmanchure ou bien une capuche. Escarpés. Abrupts. Un peu comme s’il avait voracement creusé dans ces vêtements en ciselant des précipices.

Le designer sud-coréen présentait sa deuxième collection à Paris. Un vieux polar en noir et, noir.

Hadrien Gonzales

Photos Gilles Danger

Presse Kuki de Salvertes/Totem

Homme Automne 2009 Hiver 2010