Mystérieuse mélancolie.
Les lumières s’éteignent. La salle, normalement si lumineuse, est tout à coup plongée dans une demi-pénombre. Il ne reste plus que de grosses ampoules à incandescence qui gouttent du plafond jusqu’au milieu des cercles d’invités.
Quelques notes de piano, puis la voix de Beth Gibbons qui se met à résonner. C’est un coup de poing dans ma poitrine qui explose en un réseau de frissons. Les mannequins flottent dans cette atmosphère mélancolique, la démarche tranquille. Entre peau, fourrure, toile de jute, et écheveaux de laine… les matières très « rough » des tenues de Takahiro Miyashita n’empêchent pas quelques petits accents baroques : brocarts or ou prune, petits mocassins et profusion de pompons.
Seule énigme : sous un chapeau découpé, un ou deux livres sous le bras, qui sont ces garçons qu’un voile de tricot noir condamne à l’anonymat ?
Hadrien Gonzales
Photos Gilles Danger
Presse Michèle Montagne