Intérieur, extérieur.
La mode qui extravague à tue-tête, Yohji Yamamoto n’en a que faire. Ce qui l’intéresse, ce sont les petites vies sans grande histoire, tous ces détails insignifiants qu’en un clin d’œil, son regard amusé, aiguisé, gonfle d’un incroyable lyrisme.
Glissez-vous chez lui. Il vous invite dans son intérieur. Ici se croisent une foule de héros anonymes. Celui-ci, avec sa gueule de loup de mer, partira tout à l’heure dans la brume et l’écume. En attendant, accoudé au bar il offre une libation à Neptune, puis fait disparaitre une rasade whisky dans sa barbe magique. Du haut de sa mansarde, un Jules Vernes insomniaque belvédère dans le vague – où l’emportera son prochain voyage imaginaire ? – pendant que dans les rues intestines de la métropole, les passants passent. Parmi eux, il y a Charles. Regardez-le ! C’est cet homme qui tient une baguette de pain sous le bras. Le regard sombre et les traits tirés… mais un grand ciel bleu dans sa poitrine.
Vous êtes chez Yohji Yamamoto, bienvenue chez vous.
Hadrien Gonzales
Photos Gilles Danger
Presse Stéphanie Coutens