Traité d’apesanteur.
Un hiver anodin. Dans la rue, les silhouettes, sombres, s’alourdissent et s’emmitouflent sous d’épaisses couches de tissus. A chaque pas, on s’appesantit un peu plus ; chaque enjambée nous attire un peu plus près du vers le sol.
Univers cristallin. Pas de lourdeur hivernale, pour la viennoise Ute Ploier. Que ce soit les lignes, les couleurs ou les matières, tout dans cette collection vient servir l’idée d’une folle simplicité et d’une douceur caressante. Tantôt une chemise transparente, tantôt un manteau officier aux épaules élargies, arrondies… on croirait à des vêtements de papier tant ils paraissent délicats.
Mais il ne faut pas se laisser tromper par la docilité feinte des Ploier boys… Si l’élève de Raf Simons nous parle de pureté, de simplicité, il est également question de violence, en filigrane. Des casques en laine et des mitaines en cuir marron s’insinuent discrètement dans les tenues pour donner à ces garçons des allures gentils boxeurs.
Hadrien Gonzales
Photos Gilles Danger
Presse Kuki de Salvertes/Totem