Sa muse, affirme Ackermann, « ne vient de nulle part »… Sinon de l’imagination du créateur, qui affine la maîtrise de son style parfaitement idiosyncratique de collection en collection, peaufine ses pièces maîtresses – ces blousons courts à petites épaules en peau si fine dont il rassemble les pans derrière en plis piqués pour former des godets en mini-queue de pie ; ces longs fourreaux en jersey qui tournent sur le corps et le dévoilent comme sans y penser – découpe laissant largement apparaître une jambe, dos dénudé, épaule sortant marmoréenne d’une encolure glissante…
S’il y a nouveauté, c’est dans l’ornement qu’il répand sur certaines pièces : des rosettes vieil argent en bande sur la jambe d’un pantalon ou incrustées sur une manche entière, sur une ceinture ou un foulard porté en top, prolongées par des chaînettes, ou encore en débardeur-cotte de mailles… Ancrée par de hautes bottes, la silhouette se meut avec ce qu’on ne peut appeler autrement que la dignité…
Denyse Beaulieu
Photos Emmanuel Koolhas
Presse Michèle Montagne