C’est bien ma veine ! Le jour où les attachés de presse sont intransigeants, j’ai oublié le carton d’invitation. Il va falloir attendre que d’innombrables journalistes et acheteurs en tous genres défilent en flot continu, carton orange à la main. Parfois quelques saris aux dorures délicates se détachent de la masse et dévoilent d’élégantes indiennes, curieuses de découvrir les dernières créations de Manish Arora.
Trente minutes après, la mythique salle de bal de l’avenue Wagram s’offre à moi. Sous les lustres cristallins, des instruments de musique patientent. A peine le temps de trouver une place et déjà la lumière s’éteint, la foule applaudit.
Un bruit de scie musicale résonne mais un léger faisceau éclaire le mystère, un sombre rocker joue du non moins célèbre thérémine. Dans la pénombre, parée d’un lumineux bustier aux couleurs changeantes, un mannequin se place près du musicien et ondule sur les notes électroniques, avant de repartir.
La musique démarre faisant jaillir la lumière. Queue de cheval sur le coté, les jambes moulées de latex, les belles arrivent tout droit de Miami.
Sur les leggins, de chaque coté, un fin volant s’incruste. Quand aux couleurs et autres imprimés, ils foisonnent. Très vite, la classique robe aux épaulettes affirmées estampillée Arora débarque. Cette fois, les broderies se dessinent sur un col, un dos ou juste une ceinture laissant le soin à la matière d’apparaître : la soie respire. Une vague, un palmier au soleil couchant et, bien sûre, des surfers recouvrent en paillettes les silhouettes finales.
Images d’Epinal d’un été qui s’achève ? A en voir les petits ensembles juste imprimés des mêmes instants volés, celui de Manish commence.
Benoit Foucher
Photo Julien Mignot
Presse Kuki de salvertes – Sébastien de Brito / Totem