Kahlil Al Qasimi originaire des Emirats, réaffirme pour cette saison
l’ADN de sa marque anglaise éponyme, oscillant entre psychose glaciale
et péché de luxure. Fumigènes et projecteurs braqués sur le floor
embarquent le défilé dans un esprit film noir et bal masqué « très » privé.
Psychose, avec une atmosphère aux tons magenta et émeraudes, drapé
de costume en laine mélangée. Une géométrie de motifs s’associe à des
jacquards en soie, dont le flash des photographes transforme en une
ruche d’abeille hypnotique.
Les proportions sont décousues entre un sweat oversize lie-de-vin aux
manches volumineuses, pantalons à pinces géants et apportent des
variations contrastées voir inattendues, avec des pièces très près du
corps.
Deux profils noirs viennent se glisser sur un sweat, dans une
opposition symétrique réaffirmant la dimension schizophrène de la
collection. Audacieux mais risqué, tant le thème résonne de lui-même.
Indécence et luxure enfin, marquée par un mannequin vêtu d’un boxer en
soie, comme si l’absence d’un pantalon n’enlèverait rien à l’extrême
élégance de ces hommes décadents.
Couleurs élégantes et raffinées, une thématique puissante, et le
talent indéniable de Qasimi, l’engage sur une voie royale, bien loin
des troubles Hitchcockiens.
Stéphane Fiorello
Photos Billie Bernard
Presse Stéphane/ Mo Communication