Coup de cœur ou coup de fouet ? Aussitôt entrés à la Galerie Brachfeld, l’hôtesse vampirique nous distribue un harnais de laisse en plastique mauve, et l’effet est immédiat, on s’attache. Ambiance cuir et cravache garantie.
Sur des stockmans transparents, se succèdent une superbe guêpière en lanières de cuir cloutées et ceinture porte-jarretelle. Un travail d’exception, mêlant artisanat haute couture et rare sensibilité du matériau.
Un masque découpé en lanières de plastique mauve transparent m’évoque ceux de Margiela et la séduction opère. Mon œil se pose alors sur Zana Bayne, la créatrice, que je découvre élégante et raffinée à la Dita Von Teese, perfectionnistes et ambassadrices d’une lingerie hors pair à elles seules.
« Collection VI » trouve son écho dans une vidéo ultra esthétique, centre principal de la présentation. Une amazone s’éprend d’un instinct de domination sous l’oeil de caméras indiscrètes. Seins nus ou vêtue d’une guêpière et d’un heaume à la Prusse, notre créature fait subir à son homme une force entremêlée d’une finesse lascive, mouvement sublimé par une réalisation soignée. Les tenues épousent la forme des corps qui lui-même devient objet de possession.
« The world is made up of watchers and doers, which one are you ? » lit-on en préambule de l’invitation. Zana Bayne a choisi son camp.
Stéphane Fiorello
Photos Billie Bernard
Presse Livio Facchini / Public Image