Les Galeries Lafayette, leurs balcons métalliques, leur coupole byzantine, leurs sculptures à motifs floraux, leurs balustres ornées de feuillages… Leur fresque, leur faste. C’est dans ce haut temple du luxe que le défilé «Haute Coiffure» du célèbre artiste Charlie le Mindu s’est tenu. Intitulée «Gold Saba», la présentation rend hommage à cette reine mystérieuse, «et surtout cette femme de pouvoir», précise l’artiste. Celui de l’argent ?
Quand on arrive, le show a déjà attiré à lui un parterre de curieux. Photographes et journalistes se bousculent, sous le regard amusé des quelques amis du coiffeur, reconnaissables à leur style capillaire assez farfelus !
Les danseuses ondulent en boucle sur une musique électro-tribale lancinante. La peau dorée métallique, moulées dans des tenues de cuir et latex – imaginées pour l’occasion par la créatrice Atsuko Kudo. Comme des créatures irréelles tout droit sorties d’un film fantastique, elles affichent une plastique parfaite. Pas de doute, le casting est passé au peigne fin !
Perchées sur des talons à faire pâlir Louboutin, leur coiffe prend de la hauteur et laisse deviner des formes exotiques. Coupes afro-démentielles, crêtes XXL, ponytail démesuré, coiffes en totem… «Pour réaliser cette collection, je me suis inspiré de plusieurs tribus d’Afrique de différents pays.», confie Charlie le Mindu. Comme un écho au thème «Africa Remix», qui lui avait valu d’être exposé au mois de juin dans les vitrines des galeries.
Derrière le folklore, un travail de titan. A la fois de volume et d’illusions des textures. Le cheveu devient sculpture à coup de perruque, d’extensions, de façonnages; de tressages, grâce à un travail de patience extraordinaire. Rien que pour la touche métallique: «On a trempé les cheveux un à un dans une peinture dorée.» Une tâche gigantesque qui lui a pris plus de six mois. Un travail qui frise le raisonnable !
De mèche avec la marque GHD, on en ressort avec une brosse à cheveu, de quoi s’essayer devant son miroir. Dans le calendrier de la fashion week, Charlie le Mindu arrive à son habitude comme un cheveu sur la soupe mais reste au poil !
Jean Charles Cohen
Snapshots la-couture.com
Presse Thibault Pradet
