Si Julien Fournié emprunte à la royauté ses richesses et noblesses, ce n’est certainement pas pour dessiner le portrait d’une reine trop convenue.
Ses «chimères» sont des héroïnes fatalement romantiques, prisonnières d’un siècle qui n’est pas le leur.
D’une démarche lente, leur silhouette élancée déambule dans d’imposantes robes cintrées aux teintes sable, bronze et ivoire et décolletés vertigineux.
Maitrise de la coupe, les allures entre princesse Mononoké et duchesse médiévale moulent le corps sans perdre de leur austérité et brillent d’une finesse de broderies.
Le styliste arme ses créatures du reflet de carapaces de sequins qui parsèment les robes et passent du noir à l’or du bout des doigts avant de s’évanouir en dégradé de pixels.
En amazones cyber-techniques, elles s’enveloppent de fourrures et cuir animal, taffetas de soie et circuits électroniques greffés à même la chaire élastique des tulles.
Un univers étrange soutenu par une musique dissonante, une coiffure et un maquillage graphiques, où les cils portent une fine barre en or.
Malgré quelques majestueuses robes all-over fourrures et cuirs, une fois le total look des podiums démantelé, petites blouses, vestes de tailleurs, jupons, fourrures et luxe d’ornements laissent quelques alternatives individuelles à l’assaut d’une élégance plus conventionnelle.
Jean Charles Cohen
Photos Alexei Moskalenko
Presse Kuki De Salvertes – Sébastien de Brito / Totem