C’est mon premier jour de la fashion week parisienne et déjà on court partout. A mes pieds, des ballerines. Neuves. Si neuves je ne m’y suis pas encore habituée et qu’aligner un pas devant l’autre est devenu une épreuve presque insurmontable. C’est donc les pieds en sang que je me rends chez 22/4. Et c’est en backstage auprès d’une frêle mannequin que je trouverai un pansement qui atténuera un temps soit peu ma douleur. Un épisode qui m’aura permis de voir de plus près l’univers de 22/4.
Car il faut dire que les modèles pour ce printemps-été 2014 réussissent à nous ravir. Le concept de 22/4 est bien rôdé: Redéfinir les paramètres qui définissent et divisent la mode masculine et la mode féminine. Ainsi, c’est une mode presque unisexe qu’on retrouve dans les créations de Stephanie Hahn, créatrice de la marque.
Pour la saison prochaine, elle s’inspire de la première star internationale de tennis femme (1920) Suzanne Lenglen surnommée « la divine ». Côté vestimentaire elle innova les jupes courtes sur les cours. Celles de Jean Patou.
Le tailleur-pantalon de 22/4 est revisité, féminisé, les coupes sont clean et efficaces. Du bleu marine, du noir, du blanc : la sobriété est de mise, contrebalancée ici et là par une pointe de rose fluo. Superbe.
Minimaliste sans être ennuyante, la collection 22/4 joue sur une simplicité aux détails bien pensés. Les cols sont travaillés, la jupe crayon dynamisée par un esprit japonisant, les matières, assez rigides, assurent un tombé élégant. On se rêve en néo working girl, stricte juste ce qu’il faut mais pas moins sexy pour autant.
Aux pieds, encore une fois pas d’extravagance. Une sandale, blanche, deux lanières: chez 22/4 on ne fait pas dans l’ostentatoire.
Une chose est sure: le concept « un placard pour deux » a de beaux jours devant lui.
Cynthia Jreige
Photos Laura Rodellas
Photos d’exposition Stefan Milev, images vidéo Tobias Yves Zintel
Presse Robin Meason