C’est un moment très attendu pour la créatrice polonaise Gosia Backzynska qui fait face pour une première fois à l’impitoyable public parisien.
Un lustre géant aux boules cristallines domine la salle bondée du Palais de Tokyo.
La voix d’un ténor résonne, le premier mannequin s’avance à pas feutré dans une longue robe de soie satinée, une croix en argent incrustée à l’abdomen. Très beau.
Mi-intrigante, mi-bohème, une autre apparait dans une robe de dentelle traditionnelle, très fine, soulignée et modernisée par des bandes de plastique métal argent.
Un cœur ajouré en résille s’imprime avec sacralité sur le haut d’un ensemble en soie.
Le pied de poule est géant et brodé sur de la dentelle pour une combinaison très fluide.
Les ensembles en néoprène prennent des reflets nacrés sur le blanc ou holographiques sur la couleur.
Les petites robes imprimées, rebrodées, perlées comme sorties du pinceau de Jackson Pollock clôturent le show sur Ziggy Stardust de David Bowie que tout le monde chantonne à la sortie.
Pari réussi pour cette autodidacte qui s’est lancée il y a 15 ans, sans formation, sans expérience, sans argent, dans un pays qui sortait de l’enfermement du communisme.
Floriana Castagna
Photos Ludovica Anzaldi
Presse Kuki de Salvertes – Sébastien de Brito / Totem