Sandrine Philippe, une belle niche

Ce soir là  Azzedine Alaïa faisait venir le tout Paris au musée Galliera pour l’ouverture de son exposition tant attendue, Asvoff présentait le film de Manish Arora réalisé par Bharat Sikka suivi d’une performance de la chanteuse Bishi Bhattacharya – la nouvelle diva anglaise – au Palais de Tokyo, Ellen von Unwerth inaugurait son exposition chez Acte 2.

Et Sandrine Philippe ? Cocktail et performance rue Hérold dans son atelier boutique.

Sol et mur capitonnés de plastique noir façon sac poubelle déchiré, avec juste une motte de terre au pied des mannequins. Etonnant ! Re-manipulés, re-sculptés, des sortes d’humains sortis tout droit de la terre. Au fond de la pièce un enchevêtrement de chaises. Au plafond des suspensions d’ampoules.

Une scène chaotique, des créatures qui frisent la terreur et pourtant on s’y sent très bien, c’est cosy chez Sandrine. Normal ! Tout est millimétré et façonné à la main.

Coiffure à la garçonne, yeux charbonneux et lèvres rouges Sandrine prend le temps de parler aux uns et aux autres, s’excuse de recevoir dans son atelier au sous –sol où se trouve la nouvelle collection, offre des toasts innovants. Son parcours ? Après des études dans la mode, Sandrine intègre les studios de création de Popy Moreni, Courrèges ; « Un véritable lavage de cerveau » nous dit-elle. « Il voulait que l’on soit totalement imprégné de ses couleurs, de son univers. Une expérience unique »

Tout en continuant à collaborer avec des artistes plasticiens ainsi qu’avec le théâtre et la musique, elle lance en 1998 sa propre marque. La nature, le temps et l’usure du temps seront ses repères. A sa droite Claire, toujours souriante. Pas de stress ; Claire s’amuse à réaliser avec Sandrine les collections et souvent la production. Sans parler des installations. Presque du 15h par jour.

Oui c’est à quatre mains qu’elles cousent, lavent et délavent à l’ancienne, teignent avec des colorants naturels, brûlent ou brodent.

Ce qu’on portera à Paris l’été prochain ? Des robes patinées en soie fluide, des jupes à mini plis ou un sarouel façon caleçon de grand père. Des hauts ou des leggings en maille très fine effilochée et crochetée par ci par là. Des robes débardeur en jersey de coton, déchirées minutieusement à certains endroits puis rebrodées ou des tee-shirts aux cicatrices brodées au fil de cuir.

En plus on peut commander sa couleur préférée.

Une véritable caverne d’Alibaba la boutique du 6 rue Hérold… pour la parisienne initiée.

Mfb

Photos showroom Aurore Rominger

Presse Stéphanie Veuriot

 

Femme Printemps Eté 2014