Balenciaga ss Printemps-Été 2022
Demna Gvasalia, le designer de la marque a choisi d’épurer les couleurs de fond pour son show. Du black & white pour mieux mettre en valeur les silhouettes fortes de sa collection Femme Printemps-Été 2022.
Fond blanc. Les spectateurs sont vêtus de noir. Sagement alignés, avec des espaces réglementaires dû à la crise sanitaire, qui ont pour effet d’accentuer la géométrie de la scénographie. Chez Balenciaga c’est tout simplement le public qui fait le décor.
La surprise ? Des hommes pour présenter la collection Femme. Allure sévère, ton sérieux, les modèles semblent invincibles.
De l’humour, du tout est possible avec une collection qui déboite !
Doudoune à col haut ou manteau long et masculin pour le froid printanier. Grande robe imprimé floral ou couleur forte pour les jours plus doux. Le plastique se porte avec du cachemire ou de la soie, le foulard façon princesse Anne. Les grandes bottes de jardin côtoient le talon aiguille. Le nœud strass chanellisant décore une garde-robe voulue streewear.
Demna Gvasala reprend les produits phares, devenus les clichés du siècle dernier Chanel, Nike, le sac Gucci… à l’instar de Virgil Abloh sur son premier défilé qui avait offusqué le public.
Aujourd’hui, le langage du vêtement n’est plus que géographique. Les marques qui ont eu du succès avec certains produits s’inscrivent dans la mémoire collective. Leurs produits phares sont devenus des références qui sont réinterprétés par nombre de designers. Comme une sorte de continuité du siècle dernier. Ici, façon Balenciaga.
Sur les réseaux si ce défilé peut mettre certain mal à l’aise, il rappelle à d’autres les rues de New York, les années 90 post-soviétiques. Il fait aussi écho au Clones de Matrix, au Détraqueurs d’Harry Potter, au mouvement punk, tous les mouvements du siècle dernier vivent ensemble en toute sérénité.
La musique est aussi surprenante. La vie en Rose d’Edith Piaf non pas chanté mais récité. Une manière de pointer une autre beauté de cette chanson qui a tant lassé ceux qui vivent dans les quartiers touristiques à Paris.
Film dirigé par Quentin Deronzier
Musique BFRND « La vie en rose » (Edith piaf, Louiguy)