En hommage à la fête indienne du « Holly » où les enfants aspergent tous leurs proches de pigments multicolores pour leur souhaiter bonheur et prospérité, des jets de pigment ocre, presque « orange Hermès » descendent progressivement du haut du mur de scène tout au long du show. Un effet somptueux, à la fois conceptuel et sacré, en mouvement et en à plat.
Devant ce voile de plus en plus terreux, passent des modèles violemment inspirés de l’Inde, la bande son confirmant le propos. Plus Nehru, tu meurs, les filles enturbannées portent une infinie variété de costumes trois-pièces blanc le pantalon dhotî ou droit d’une élégance sans faille (bien qu’on ne puisse pas considérer qu’un jodhpur de croco excessivement luxueux soit exactement dans le mood « pauvreté – dignité » du Saint Homme). Enfin, des costumes beige ou violine d’inspiration coloniale, continuaient à parler de ce fleuron de l’empire britannique.
Suit ensuite une évocation du sari qui, pour Jean-Paul Gaultier représente « un des plus gracieux vêtements féminins au monde ». Le créateur s’y est repris à deux fois avec un passage court bordé d’une large bande argent très « Péplum » et enfin d’un véritable hommage au sari long et volant dans les couleurs explosives de l’Inde; violet, orange, rose et celles plus calmes de sa gamme de couleur personnelle: bleu nattier, bleu canard et jaune.
Paquita Paquin
Photos Diane Chaudouet
Presse : Sophie Seibel Traonouïl – Ina Delcourt