Le show Manish Arora est un des plus attendus de la fashion week, parenthèse survitaminée et exotique qui sait nous en mettre plein la vue saisons après saisons.
Et les connaisseurs ne s’y trompent pas. Quarante cinq minutes c’est ce qu’il me faudra attendre pour pénétrer dans la salle haute du palais de Tokyo. Et une fois à l’intérieur essayer tant bien que mal de trouver un petit coin stratégique plus que rapidement (de préférence pas derrière un géant de 1m90) et dégainer le carnet de notes fissa car ça y est c’est « show time » !
Le son électro indigène « Ooioo » de Umo donne le ton. La première silhouette, une explosion de couleurs.
Une collection qui s’annonce telle une véritable ode à la joie et à la gourmandise entre les tee-shirts estampillés « Happiness » et les motifs cœur, cerise, lune mais aussi cupcake, glaces et autres bonbons en forme de petits oursons. Régressif mais pointu c’est le compromis qui marche.
Poupée russe échappée du froid, la femme Manish arbore à la fois une jupe cercle péruvienne, de grosses sneakers inspirées des basketteurs aux couleurs pop acidulées et aux lumières LED spécialement crées pour l’occasion (si si !) qui attirent l’œil inévitablement ainsi que des cache-oreilles jaune poussin et un top à sequins. Oui tout à la fois, et oui ça fonctionne ! C’est ça la magie Manish : l’accumulation travaillée qui a un sens, des mix inattendus et explosifs qui relèvent le défi, à priori difficile, de se conjuguer à merveille.
Certainement que le commun des mortels choisira de ne porter qu’une des pièces associée a quelque chose de plus sobre mais sur le runway, on regarde les mannequins défiler avec des vrais yeux d’enfants tant cette explosion créative nous émerveille.
Quant au final il est tout aussi spectaculaire que le reste : la lumière s’éteint, les mannequins reviennent et quel n’est pas notre surprise lorsque l’on s’aperçoit que les baskets à leurs pieds s’allument ! Et oui, on ne fait pas dans la demi-mesure chez Arora! Et c’est aussi pour ça qu’on continue à l’adorer : un no-limit assumé qui sait où il va. Un régal.
Cynthia Jreige
Photos Naomi Wu
Presse Kuki de Salvertes- Sébastien de Brito- Elisa Palmer / Totem