L’ambiance est quasi terrifiante sur le défilé Undercover aujourd’hui. Est-ce dû a la musique de suspens digne des plus dérangeants films d’horreur? Aux lentilles de contact rouges des mannequins contrastant avec leur teint de porcelaine? Quoi qu’il en est Jun Takahashi sait nous transporter dans un univers presque maléfique mais au combien attirant.
Il décrit lui même sa collection comme inspirée « de la chaleur, de la royauté, de la peur ». Pour ce qui est de la royauté, elle se retransmet dans les couronnes qui coiffent les modèles mais aussi dans les matières tel le velours ou le satin.
Nombreux sont les manteaux qu’ils soient des trenchs, des bombers, des parkas ou des vestes de bikers. Les imprimés sont forts comme le tartan ou la toile de jouy. Des grands châles entourant majestueusement les épaules, des capes avec des visages peints imprimés, de la fourrure…
Ce sont des néo reines des ténèbres qui défilent devant nous et qui nous transportent dans un monde hors du réel. Mention spéciale aux pièces en velours ultraviolet qui attirent inévitablement notre œil.
L’ensemble de la collection est cependant nuancée par des coupes, au final, assez streetwear qui lui permettent de casser un côté très mis-en-scène et d’harmoniser le tout.
Et dire que nous sommes arrivés de justesse et qu’on avait failli louper le spectacle. Le final, un lâcher de faux flocons de neige achève de nous émerveiller alors que nous avalons notre dernière gorgée de champagne. Jun Takahashi est définitivement un de ces designers dont l’univers ne ressemble à aucun autre. De lui, on apercevra malheureusement qu’un timide signe de main. Le mystère reste entier, et c’est finalement bien comme ça que l’on entretient la magie.
Cynthia Jreige
Photos Sylvain Lewis
Presse Michèle Montagne