Christine Phung se distingue par un caractère entier. Au milieu des portants elle rayonne et nous parle d’une voix sibylline de thèmes graphiques utilisés pour sa collection. Elle s’inspire des champs vue d’avion, et dévoile de ci de là, des patchworks autour de cette idée. Vu du ciel : une designer pleine de recul sur sa création ? Tout est made in France, et sur certaines pièces on passe cent heures de travail. « On se prend la tête » dit-elle d’un air amusé.
Christine Phung travaille sur la fonction du vêtement, comme par exemple un manteau qui se dédouble avec facilité et s’adapte aux changements de température. La structure des épaules est travaillée en volume et confère à sa collection un élan de modernité, mêlé d’architecture de coupes complexes et à la fois délicates. Au détour de la conversation elle nous fait toucher un double tweed de soie italien « qui coûte une fortune ». Sa formation ? Diplômée au stylisme de mode de l’école Duperré et à l’IFM, Christine Phung s’éclate. Elle remporte le grand prix de la ville de Paris en 2011 et obtient le soutien de la fédération française de couture. Rien que ça.
Pour le stand, un ami designer lui a prêté de superbes meubles. On parle de jupe en tweed, au toucher toujours plus riche et « aussi chère qu’un manteau ».
Une collection encore un peu expérimentale mais qui a de véritables belles pièces, comme ces robes cape en satin de soie.
De cet air candide, Christine Phung n’en demeure pas moins brillante et séduit en toute discrétion.
Stéphane Fiorello
Photos Valeria Castillo
Showroom Designer Apartment