Each X Other c’est un peu l’histoire d’une énergie créatrice de gosse, mêlée à un boulot monstre.
La preuve, leur stand est immense. Des projections vidéo sont installées un peu partout dans un décor de néons et autre installations artistiques. Un peu bordélique certes mais pas moins rempli d’irrévérence et connotation « hype ».
Each X Other est une communauté de designer invitant des artistes à collaborer sur leur collection. Un vestiaire unisexe de vêtements masculins destinés à la femme, ne se privant pas de jouer avec le mythe de l’androgynie et de l’âme soeur.
Inspiré d’un poème de Robert Montgomery « Safe and warm here / in the fire of each other », la marque dessine une image à partir d’un leitmotiv, d’un concept clair. Les vêtements dialoguent avec les œuvres et inversement. Un studio est chargé de confectionner un vestiaire en rapport aux œuvres de l’artiste concerné. Une marque collaborative donc, jusqu’à l’association faite de deux associés alias Ilan Delouis, designer de mode à la belle gueule pleine d’assurance et Jenny Mannerheim, directrice artistique dans un genre femme de l’ombre.
Ils ont entre 5 et 10 artistes chaque saison. Des poèmes sont cousus à l’intérieur des vêtements, les cachemires subissent un traitement spécial, les jeans sont brûlés et délavés, le cuir froissé sans oublier des patchworks de matières ! Chez Each X other on appel ça le luxe brut. Le symbole de la marque ? Un « X » diminutif de collaboration dans la mode.
Un film avec Thomas Elu, artiste, directeur artistique, romancier s’associe à un vestiaire purement parisien. Blair Chivers basé à Toronto fait de l’impression sur support, miroir ou néons. Conséquence : univers pop culture bien imprégné. Yi Zhou, conceptrice 3D, et artiste contemporaine insuffle des matières plus singulières comme du velours, de la fourrure et des doublures à motifs, des pantalons dessinés de croix à l’allure très « Manoush ».
Une jeune mannequin se tient debout, habillée d’un slim bleu électrique longé d’une bande noir. On la prendra en photo, elle jouera le jeu de la pose, comme si chez Each X Other tout est « under control ». On s’en doute bien, c’est distribué chez Colette.
Stéphane Fiorello
Photos Valeria Castillo
Salon Designer Appartment