Lorsque se fait entendre le crépitement de la musique, dans la salle trop exiguë pour autant d’admirateurs, le silence se fait. On croit discerner des bruits de pas lourds dans la neige, dissimulé sous ce fond sonore si sombre, inquiétant, attirant.
La première femme apparaît d’une démarche féline, la coiffure affirme l’esprit délicieusement agressif, le maquillage caresse son regard transperçant, son manteau de fourrure blanche de finn racoon est son armure.
C’est cette même femme dont la face sauvage nous attire tant, qui revêtira à la perfection avec un manteau brodé de plumes d’aigrettes rouges avec un plastron de cristaux Swarovski, qui portera le gilet de renard comme une seconde peau, et dont le corset body en laçages bleu nuit sera la carapace.
Serkan Cura harmonise la noblesse de ses matières, avec sa vision de l’essence féminine, jouant des volumes sur ces silhouettes menaçantes de passion, aussi bien à l’aide de plumes d’aigrettes rouges sur un gilet en satin de soie, qu’avec la légèreté de l’organza de soie sur une robe qu’il lacera.
Cette même légèreté sera donnée aux quelques hommes qui s’alignent sur cette marche, notamment par le jupon de damier en tulle de soie.
Et nous, nous sommes plongés dans ce jeu guerrier et animal, le jeu des dames.
Alec Zaïtchik
Photos Ksenia Usacheva
Presse Kuki de Salvertes – Sébastien de Brito / Totem