Sous la fresque du plafond animant des anges supportés par des colonnes inspirées de la Grèce antique, quelques notes de piano se font entendre, les femmes commencent à apparaître, elles accaparent notre attention.
Les drapés fins sur le devant des blouses et des robes en dentelle, contrastent avec le dos transparent, à la manière d’une peau qui se mue. C’est cette métamorphose du corps que Yiqing Yin exploitera dans sa collection « Shed my Skin ». La douce fragilité du trench-coat au volume revisité apporte une élégance aux manches qui s’arrêtent au coude et soulignent la grâce de cette femme au moment de sa mue.
La découpe laser sur des robes asymétriques, aux motifs et à la palette de couleur brute, noir, bleu nuit et jaune éclatant, font écho aux motifs graphiques de la peau du serpent, avec pour consécration cette veste aux écailles de python.
Le vêtement s’enroule autour de la silhouette, par moments telle une carapace, et caresse notre sens de l’esthétisme par la délicieuse pudeur des robes cocktail et des tuniques revisitées en Lurex, où l’allure froide du mercure embrase cette féminité fragile en toute légèreté.
On comprend dès lors que la transformation n’est pas douloureuse, mais un délaissement presque frivole, auquel on a déjà envie de donner notre peau.
Alec Zaïtchik
Photos Ksenia Usacheva
Presse Guillaume Chaillet – Pascale Landot/ Pressing
