Dries van Noten Automne-Hiver 2021-22
Si son premier clip fashion nous emportait dans une danse légère avec la photographe Viviane Sassen, Dries van Noten réitère son goût pour la danse mais avec cette fois-ci des danseurs contemporains et le photographe Casper Sejersen.
Sur le rythme lent, énigmatique, obsédant d’« Angel » de Massive Attack , Anne Teresa de Keersmaeker chorégraphe de Rosas pose sa fameuse chaise noire sur la scène.
Dès lors les modèles rythment leur corps avec des danseurs. Les corps se déploient dans l’espace, les mouvements sont lents, fluides ou convulsifs.
Un casting très hétéroclite où l’on trouve des danseurs indépendants ou relevant de compagnies contemporaines comme Ultima Vez, Rosas ou encore d’institutions comme le Ballet de l’Opéra de Vlaanderen et le Ballet de l’Opéra de Paris. Parmi eux, la danseuse étoile Marie Agnès Gillot, une danseuse hors normes de l’Opéra de Paris.
Elle est la première danseuse étoile, nommée sur un ballet contemporain. C’était en 2004 sur « Signes » de Carolyn Carlson. Pour tirer sa révérence en 2018 elle interprète « Orphée et Eurydice » de Pina Bausch. Deux chorégraphes majeures qu’elle dit porter dans son sang.
Dans ce clip Danse-théâtre, le fantôme de Pina Bausch est bien là,. Fluidité du mouvement, jeu de danse-théâtre marqué par la violence des rapports humains, le couple, la solitude, escarpins que les danseurs enfilent, enlèvent ou posent à côté d’eux.
Les danseurs semblent d’ailleurs improviser, sans aucune contrainte. Ils s’expriment dans une harmonie naturelle avec les modèles. Des visages expressifs, des corps en mouvement qui sont sublimés par la très belle collection de Dries van Noten.
LA COLLECTION
Une collection raffinée, essentielle et brute. Tailleur pantalon et grands manteaux de laine noir pour la sobriété. Côté couleur, de la douceur avec des roses et des beiges poudrés, de l’énergie avec du vert anis, du bleu ou du jaune. Le rouge s’impose, sur un imprimé floral d’un manteau ou d’un pull, ou encore sur une robe chemisier toute brodée de sequins. Il court tout le long d’un pantalon, se pose ou se fait broder sur une partie d’un vêtement.
Les matières sont de belles laines à l’aspect brut que Dries associe à des tissus délicats tels le taffetas, le damassé ou le satin de soie. Une collection tout terrain qui nous donne aussi l’espoir que l’hiver 2021-22 sera festif ou tout du moins plus social qu’aujourd’hui.
Pour l’heure, fini les modèles figés des podiums, l’ère est à l’expression, à l’émotion. Et qui de mieux que des danseurs contemporains pour exprimer les émotions ?
