LOUISE LYNGH BJERREGAARD – NOUVEAU TALENT

Louise Lyngh Bjerregaard Aut-Hiver-2021-22

A l’heure d’une fashion week majoritairement digitale, Louise se lance pour la première fois à Paris avec un défilé en physique.

Dans un petit hangar, les journalistes avisés s’installent tandis qu’une musique langoureuse au rythme oriental résonne. Le violet ouvre le show avec une première silhouette mi indigène, mi parisienne. Pantalons à multi poches sur les côtés, boots à plateforme et ceintures corset, mais tricotées à la main. Comme c’est bien vu ce retour au corset qui orne la taille sans l’enserrer.

Un corset qui réchauffe tout comme ces hauts de bikini tricotés qui se portent sur un tee-shirt ou un body. Les robes ou les hauts en maille sont légers et moelleux, effilochés par endroit comme des franges pour suivre le mouvement du corps. La robe bustier, longue et évasée du bas, en matière matelassé est aussi surprenante que confortable à vivre. 

Louise Lyngh Bjerregard aime l’art, le confort, la dérision, la féminité. Qu’elle réinvente en adaptant le passé à la vie contemporaine mais avec une vraie recherche des sensations du corps de la femme.

Louise fait partie de cette nouvelle émergence de designers qui habillent la rue de manière couture. Avec du fait main ainsi que du recyclage. Une notion qu’elle intègre en reprenant des chutes de cuir pour la réalisation de ses patchworks ou des tissus en surplus. 90% de sa production vient de matières recyclées.

Étonnant de beauté et tellement adapté à aujourd’hui. Un premier défilé à Paris très applaudit non pas parcequ’on est en manque de show en physique mais parce qu’il y a un véritable nouveau langage du vêtement et une énergie folle dans cette collection. 

MAIS D’OÙ VIENT LOUISE LYNGH BJERREGAARD ?

Copenhague. Pendant ses Études à l’Académie scandinave de design de mode, elle commence son premier stage chez Anne Sophie Madsen. Cette dernière voit tout de suite son talent et l’encourage à expérimenter avec d’autres designers. Ce sera le duo Ekhaus Latta. Mike et Zoe avec lesquels elle apprendra beaucoup côté textile. 

Pour parfaire sa formation Louise décide de faire les cours d’été à la St Martin’s School de Londres en 2015. Durant trois semaines elle apprend le tricot avec Sarah Gresty. Mais Louise manque de moyens financiers pour acheter du fil, c’est alors que le technicien de l’école lui ouvre les placards des archives où elle va trouver des fils extrêmement fins . Un fil transparent qu’elle va tricoter, transformer et qui va dès lors rendre son travail atypique. Le tricot oui, mais Louise a aussi été formée auparavant par un collaborateur de Pierre Cardin qui lui enseigne le savoir-faire du costume. Qui doit être aussi beau à l’endroit qu’à l’envers. 

C’est en 2019 que Louise décide de voler de ses propres ailes et de créer sa propre marque. Elle installe un atelier éphémère dans le quartier Wood Wood de Londres où les gens peuvent venir voir son travail, expérimenter les machines tricot qu’elle utilise. 

Aujourd’hui Louise Lyngh Bjerregaard a choisit de vivre et de travailler à Paris. Un nom impossible mais à retenir absolument et à suivre de très très près.

Photos Olivier Roller

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Louise Lyngh Bjerregaard Aut-Hiver-2021-22

Haute Couture Automne Hiver 2021-22