Il y a, indubitablement chez Bless, une réelle volonté de dialoguer à travers l’art, le mouvement, celui du corps en particulier. Même cette saison, le choix, pour seul décor, du 104, nouveau lieu d’art contemporain à l’architecture démesurée, apparaît comme une évidence. On ne pouvait pas rêver mieux venant de ces performeurs aguerris.
En silence, pièce après pièce, de curieux mannequins font la roue, le poirier, se supportent dos à dos, montent les uns sur les autres, deviennent chaise. Certains s’allongent ou bien, portés debout sur les épaules, vont se nicher dans les murs. Au travers de cette danse à l’accent Tai-Chi, la présentation se dévoile. Les vestes en coton beige, découpées à moitié, s’affublent de col décontracté en jersey teinté souris, jersey qui laisse les épaules dénudées. La laine aux maillons exagérés côtoie les capuches sportives. Les leggins s’impriment en denim pour un effet trompe-l’œil. Les pantalons rabattus, marqués de pinces multiples, donnent une impression bouffante.
Tout s’assemble, se mélange, les codes surtout. Collection à l’orée des chemins, estampillée Bless, forcément.
Benoit Foucher
Photos Jeremy Mathur
Presse Pressing