Véronique Branquinho a eu la main légère – et heureuse — pour cette collection printemps-été 2009 aux tons de sable, de mousse, de bleu ciel et de gris nuage. Silhouettes allégées, découpes transparentes, vestes d’hommes surdimensionnées ceinturées un peu bas sur shorts ou mini-jupes.
Légèreté encore que ce motif de liège qui revient sur les chaussures (où elles ont leur place depuis les années 1940), mais aussi les lunettes de soleil, et même un étonnant trench en nylon recouvert de ce matériau (histoire de flotter en cas de crue ?). Légèreté du voile glacé des robes et de magnifiques et inattendus impers en voile de nylon couleur de sable à traîne détachable, un peu transparents, si minces qu’on peut sans doute les rouler dans des sacs de soirée. Et les bandes réfléchissantes posées à l’horizontale sur les vestes et les manches du tailleur semblent toutes indiquées pour enfourcher le Vélib’. Si l’on pense aussitôt au côté pratique des pièces, c’est que le corps semble y vivre, et à l’aise, sans que l’esprit renonce à l’originalité du style.
Les robes-tuniques imprimées de paysages d’été suivent les lignes de la silhouette sans la contraindre ; les découpes transparentes dévoilent sans dénuder ; les emmanchures largement échancrées autorisent le mouvement du buste et des bras ; des pièces en laine, en cuir ou en daim permettent le raccord de mi-saison ; le combi-short fera tout l’été.
En une période d’incertitude financière où l’on peut franchement se demander s’il est vraiment nécessaire d’étoffer sa garde-robe, il est presque rassurant de penser qu’on voit là des vêtements qu’on aimerait porter. Et qui, mieux encore, ne font pas redite dans un placard : qui peut bouder le plaisir d’une ligne à la fois inédite et vivable ?
Denyse Beaulieu
Photos Pierre Emmanuel Rastoin
Presse Kuki de Salvertes/Totem