Shiatzy Chen

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L’impératrice de la mode taïwanaise débutait à Paris cet automne, après un règne de trente années sur le vestiaire des élégantes de Taipei. Pas l’ombre d’un cheong-sam dans cette collection – la créatrice est assez fine pour ne pas verser dans le folklorique, sans renier pour autant le vocabulaire du vêtement chinois. Ses volumes délicatement bombés aux matières crissantes où dominent le taffetas et l’organza évoquent, dit-elle, les porcelaines de la très antique dynastie Song (qui régna sur la Chine de 960 et 1279 avant notre ère). On y retrouve donc les verts céladon qui firent la réputation des Song, mais aussi des nuances tendres – parme, fleur de pêcher — , des rouges impériaux et toute une gamme de blancs aux reflets différents : mat, perlé, poudré, laqué…

Les formes arrondies qui tiennent les vêtements légèrement à distance du corps par un travail de pinces cousues et ouvertes dessinent des silhouettes à la fois légères et hiératiques, indéniablement chinoises mais traduites dans la syntaxe de la couture parisienne – laquelle n’a pas manqué de lorgner elle-même, à diverses époques, vers l’Empire du Milieu. Par un juste retour des choses, cette mode hybride retraverse maintenant deux continents…

Denyse Beaulieu

Photos Shane Woodward

Presse 2e bureau Sylvie Grumbach

Femme Printemps Eté 2009