Junko Shimada est d’une espèce de spécialistes en voie de disparition : les botanico-taxidermistes.
On accède à son cabinet par une volée de marches en pierre. Dans la longue pièce quasiment vide, un bruit assourdissant recouvre les murs de frissons incessants. C’est un bruit plus physique que phonique, qui remue à l’intérieur de la poitrine. Malgré les tremblements, un son dénote : celui des talons aiguilles qui claquent contre l’immense miroir noir étendu sur le sol.
Une oie – Philacte Bannister – ou une crevette géante – Penaeus monodon – en guise de couvre-chefs, les mannequins se font, l’espace d’un défilé, les supports de la fabuleuse collection de Junko Shimada. Faune ou flore, dans les fonds marins ou au bord d’un étang, les imprimés s’affrontent sous forme de larges robes, maillots une pièce, gilets 3D ou capes en mousseline. De la crête à l’écume… à côté d’un châle aux airs de filet de pêche on notera la présence remarquée d’une singulière robe-vagues et de leggings en vinyle transparent.
Des crevettes, deux ou trois coquillages, quelques fleurs, un peu de fraîcheur et une pincée d’extravagance : la recette d’un très bel été 2009.
Hadrien Gonzales
Photos Gilles Danger
Presse Cristofolipress